CHAMBRE(s) à ECHO(s)

Journal d’une traversée

Musique, Texte & Vidéo

Le flûtiste et compositeur Joce Mienniel a écrit lors du premier confinement, une pièce en 7 miniatures basée sur les 7 jours de la semaine, pour un trio flûte, alto et harpe travaillant à distance par vidéo interposée intitulée : « Les humanités numériques»

Cette pièce a été écrite en écho au livre de la poète et performeuse Virginie Poitrasson « Le pas-comme-si des choses » qui évoque le franchissement constant de limites, de frontières, entre le dedans et le dehors, entre soi et le monde, entre le corps et les objets.

Ensemble, ils ont créé une narration quotidienne et poétique qui se déroule sur les jours de la semaine. C’est un journal qui parle du temps qui passe. C’est un journal de la contemplation et de l’écoute attentive. C’est un journal qui parle de l’érosion du temps, de la dilatation des instants et des heures.

Chambre(s) à Echo(s) s’ouvre sur cette introduction : « Et c’est couche après couche, au travers de ces motifs à la variation infinie qui se répètent inlassablement, c’est par cette ritournelle du revenir à demeure que se fabrique le lieu, c’est dans ces plis de notes et de mélodie que se fabrique l’espace en soi du langage. »

La musique et l’écriture poétique se font ici « outils d’apparition » en déployant une troisième dimension dans l’espace scénique associés aux œuvres vidéos de Jutta Strohmaier, donnant une matérialité quasi tactile aux notes et aux mots.

La partition musicale de Joce Mienniel, dans une stéréo panoramique évolutive, est accompagnée d’une bande son mêlant des bruits réels d’intérieur et d’extérieur, auxquels viennent se superposer les mots et phrases de Virginie Poitrasson qui résonnent en de multiples voix intérieures. La partition devient graphique et le texte se transforme en partition

Vivre dans un espace confiné a paradoxalement amorcé un dialogue singulier et fugace entre l’intérieur et l’extérieur, entre l’intime et l’étranger, entre soi et ce qui est hors de soi, un dialogue où au final, « le dedans et le dehors se croisent en forme de je ».

Cette pièce écrite pour un trio a une nomenclature qui fait référence à celle d’une pièce de Debussy : il s’agit ici d’entendre une flûte, un alto et une harpe. Car autant avec la flûte qu’avec la harpe et l’alto, nous pouvons accéder à des rythmes, des frottements de cordes, des tonalités, des effets de matière sonore, des respirations, des effets de souffle et tout un panel de sons proches de la musique concrète.

Joce Mienniel donne ici par son écriture, un relief, une densité et une consistance granulaire à la matière musicale pour rentrer en résonance avec les mots et la poésie de Virginie Poitrasson.

Un jeu d’intérieur et d’extérieur sera créé entre la scène et la salle grâce à un dispositif scénique troublant et fantomatique. Les trois musiciens et la comédienne sont placés derrière un écran de tulle transparent, sur lequel seront projetés les vidéos. Les musiciens et la comédienne entreront dans l’image en donnant au spectateur l’impression d’être dans un volume en trois dimensions. La projection des vidéos sur scène est une extension de ce qui se joue sur la partition et avec les mots.

Line up

Flûtes, composition, direction artistique : Joce Mienniel

Comédienne : Nathalie Richard

Harpe : Aurélie Saraf

Alto : Julia Robert

Régie son, lumière, vidéo : Jean-François Domingues

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Texte : Virginie Poitrasson

Vidéos : Jutta Strohmaier

Informations complémentaires

CHAMBRE(s) à ECHO(s) - Journal d’une traversée :

- Lauréat de la Bourse Beaumarchais/ SACD 2021